Je déambulais dans les rues, dans la direction du commissariat. J'appréhendais un peu mon retour avec ces Pokémon. J'avais l'impression que ce n'était pas suffisant, qu'on était en droit d'attendre plus de la part d'un agent déjà entraîné. Mais ce n'était pas à moi d'en juger, je savais que je devais l'agent Jenny s'occuper de ce genre de choses. Et elle pourrait toujours m'aiguiller si j'avais commis une erreur. L'important était que je corrige ces erreurs avant d'être en situation où quelqu'un pourrait être mis en danger...
Je m'arrêtais en passant devant l'échoppe de la ville destinée aux dresseurs. Il y avait une grande queue qui allait jusqu'à l'extérieure du magasin, tandis que je voulais juste acheter quelques Pokéballs. Je n'avais pas ce genre de temps à perdre, j'avais besoin de ces objets et je devais faire mon rapport au plus vite. Et en même temps, j'étais bien intriguée par ce qui pouvait causer cette agitation...
Je m'approchais doucement, en écartant quelques personnes sur mon passage, pour me glisser dans la queue. J'essayais d'écouter ce que disaient les gens autour de moi, mais je ne comprenais rien avec leur accent. Et ce que je comprenais n'avait pas l'air bien intéressant. Je dégainais mon badge pour le présenter aux personnes qui faisaient la queue devant moi.

"Police de Kanto. Pourquoi cet attroupement ?"

Je faisais du zèle, c'était évident. Mais cela ne changea pas que j'étais surprise de la réponse que l'on me fournit : la boutique venait de rouvrir très récemment, après une fermeture prolongée et...régionale.
Ma curiosité était piquée, et je ne souhaitais sûrement pas sortir de cette file d'attente. J'étais tenter de lever mon badge en l'air pour écarter tout le monde et passer en priorité, mais je n'étais pas du genre à abuser de mon autorité.
Devant le vendeur, je pris une mine mi-interrogée, mi-compatissante. Il avait encore beaucoup de clients derrière moi et peu de temps à m'accorder, mais dans ces situations là, je savais que la bonne expression faciale pouvait donner l'impression que je serai un soutien moral, et mettais en confiance certaines personnes pour parler.

"Pas trop dur la réouverture ? Ça a l'air d'être en continu. Vous avez eu un souci la semaine dernière ? Je vais prendre quatre Pokéballs s'il vous plaît."

L'employé fit mine de soupirer de fatigue pour que je compatisse. Il m'avoua que c'était comme ça depuis la matinée, et ça avait été pareil la veille. Tout le monde venait acheter des Pokéballs, tout le monde en prenait le maximum autorisé par la loi -cinq- et qu'à ce rythme là, ils allaient de nouveau être vite en rupture de stock.
J'avais l'info qu'il me fallait. Étrange cependant...