On raconte que la nuit porte conseil. Mais parfois elle ne peut porter de bons conseils : parce qu'il n'y a pas à en apporter. Parfois les bons conseils ne servent à rien, la nuit fut pour moi le moment des pleures incontrôlés et des cauchemars. Ses sentiments enivrants qui donnent de mauvaises idées, qui torturent, détruisent, meurtrissent. Mes songent m'emmenèrent vers cette nuit cauchemardesque. Finalement, je sortis de l'habitation surplombée par la neige.

Mes pas m'emportèrent. Ils m'emportent avec le vent jusqu'à la porte en bois. Le vent me glace le sang tandis que mon regard bleu foncé se perd dans le vide des souvenirs. C'est elle qui me vient en tête. L'accident. Son sourire quelques minutes avant. Son sourire avant que son ultime souffle ne franchisse ses lèvres. J'inspirai fort, l'air surement trop fais me piqua le nez et la bouffée glaciale me força à me raidir tandis que j'expirai. J'approchai ma main du matériel brun. J'observai une dernière fois le manteau blanc joncher le sol et scintiller de sa splendeur hivernale. Mon poing frappa la porte de trois coups saccadés. Je laissai échapper un frisson, c'était ici, maintenant, à cet instant, que mon avenir se traçait. Serais-je à la hauteur ? Aurais-je le courage de continuer à vivre normalement sans Maelys ? Les questions tourbillonnaient et s'entrechoquaient dans mon esprit. Ce n'était sûrement pas d'un Evoli dont j'avais besoin, mais d'un psychologue non ?

Bref. La porte c'est ouverte tout doucement, je sentis ma fréquence cardiaque s'accélérer. Un rythme saccadé, toujours plus rapide, toujours plus fort, résonnant toujours plus intensément en moi. J'enfournai de nouveau ma main dans ma poche et levai la lueur océane de mes yeux vers Léo ne sachant trop quoi dire.