Emmitouflée dans un épais manteau, Nao peinait à enfiler son deuxième gant. Elle allait lâcher l'affaire quand elle entendit un bêlement derrière son dos. Totalement prise dans sa tâche, elle avait complétement oublié la présence de Wattouat, sa toison tout aussi gonflée pour se protéger du froid. Le petit mouton électrique contourna Nao et se plaça devant elle ; il se leva et posa ses deux sabots sur les genoux de sa dresseuse et indiqua d'un coup de nez le gant qui pendait lamentablement dans le vide. Nao lui tendit et Wattouat l’attrapa, puis il aida tant bien que mal à faire glisser le gant sur sa main. Au final, ils réussirent quand même.

- Merci Wattouat ! Mais d’ailleurs, il faut que je te trouve un surnom !

Le doigt sur les lèvres, Nao réfléchissait à toute vitesse à quel surnom elle pouvait bien lui donner. Au bout de quelques minutes, un petit « j’ai trouvé » victorieux passa le pas de sa bouche et la jeune femme s’accroupissait à la hauteur de Wattouat.

- Alors… Que dirais-tu… d’Orio ?

Le petit mouton pencha la tête sur le côté, ce qui le rendait encore plus mignon qu’il ne l’était déjà puis il bêla, comme satisfait de ce nouveau surnom. Nao lui gratouilla la tête, chose qu’il semblait beaucoup apprécier. Elle se releva ensuite et se frotta les joues pour les réchauffer avant de demander à son Pokémon de s’approcher d’elle.

- Tu sais garder les secrets ? Nao regardait Orio droit dans les yeux et posa ses deux mains sur les joues du mouton. Elle chuchotait presque, comme si elle avait peur de se faire entendre. Au fond, j’aimerais que tu m’aides dans mes recherches pour compléter un maximum de chose dans le Pokédex, perpétuer cette tradition qu’on a dans ma famille et bla et bla. Mais derrière tout ça, il y a UNE chose que j’aimerais accomplir plus que tout : devenir une dresseuse, pas dans le sens où je capture seulement des Pokémons pour les étudier et cetera. Plutôt dans un sens où… on doit devenir les plus forts ! Bon peut être pas être la plus forte de tous les dresseurs mais au moins montrer à mes parents qu’on peut faire autre chose que toujours observer et écrire et encore observer… D’ailleurs ça me rappelle la fois où on a dû chercher un Ursaring en pleine montagne, une sacrée journée ! Je devais avoir 7 ou 8 ans et…

Nao commençait à partir dans les explications sur l’une de ses expéditions familiales, noyant sous un flot de parole Orio. D’ailleurs, celui-ci voulut reculer mais il ne put rien faire car la jeune fille avait toujours ses mains collées contre ses joues. Orio se contenta juste de bêler, la mine blasée, pour arrêter sa dresseuse qui l'assommait avec ses explications. Et cela eut l’effet escompté, car Nao s’arrêta de parler avant de s’excuser.

- Désolé ahah… Une fois que je suis partie j’ai du mal à m’arrêter ! Enfin, est-ce que tu veux bien garder ça pour toi ? S’il te plaît ! Je ne veux pas que mes parents sachent que je veux faire autre chose en parallèle, du moins pas pour l’instant.

Orio bêla à nouveau et donna un petit coup de museau à sa dresseuse, ce qui signifiait qu’il acceptait de garder le secret. Nao le serra dans ses bras mais elle dû vite mettre fin au câlin car elle se recevait des petits coups de jus en touchant l’épaisse toison du Wattouat.

- Allons, il faut que nous nous entraînions maintenant ! Et je crois que la Route 1 est notre prochaine destination.

Ils partirent tous les deux en direction de la fameuse Route 1. L‘heure n’était plus aux confidences, il était temps de commencer l'entraînement !