Claude, le pas chancelant se rapproche de la maison de Léo. La faim est toujours bien présente et comme si elle ne se suffisait pas à elle même, la soif se joint à son tour à la partie. Le chemin est désespérément vide, personne à qui mendier un peu d'eau ou une miche de pain. Il y a bien deux, trois rattatas par-ci par-là, mais il n'en est pas encore à ce point.

'' Je ferai n'importe quoi pour manger. N'importe quoi.''

Grâce à ce corps affaibli mais vaillant, la maison de Léo est finalement en vue. L'esprit embrumé, Claude cherche à tâtons le chemin le plus praticable afin d'économiser son énergie. Une odeur vient le tirer de son sommeil, un parfum dans l'air lui fait quitter ses songes. Une dame aux cheveux roux vient de quitter la maison de Léo. Elle est plutôt jolie mais pour le coup Claude s’intéresse à un autre type de dinde. Les crampes se font de plus en plus fortes. Il croise son chemin sans y prêter plus attention, faute à un manque flagrant d'alimentation au sein de sa boite crânienne.

'' Ok, j'y suis... En théorie, il devrait être là. Eh Oh! Y a quelqu'un?''

Il frappe à la porte, cette dernière s'ouvre sous le petit choc de ses toutes petites mains faiblardes.

'' Certainement la rouquine qui s'est mis en tête de chauffer les rues, pas capable de fermer une porte. Ça coûte un bras le chauffage, les gens devraient faire plus attention.''

Hésitant, Sorel passe finalement la tête à travers l'entrée.

'' M.Léo? M.Léo? Je viens rejoindre les Observateurs et on m'a dit de passer vous voir. Vous êtes là?''

Les yeux pleins d'espoir, il entre dans l'entrée et pose son regard sur l'ensemble de la pièce à la recherche d'un bout de viande, d'un fruit, de pain ou au pire, de quelques miettes traînant dans le coin.