Erik doit être une des rares personnes à Kanto a ne pas avoir grandi entouré de pokémons. Les pokémons étaient interdits chez lui, le jeune homme en a beaucoup souffert et a grandi avec une jalousie muette envers tous les autres enfants accompagnés de pokémons qu'ils chérissaient et avec qui ils semblaient tellement s'amuser.

Son père c'était longtemps tu sur le sujet, et son autorité naturelle faisait qu'Erik n'avait jamais trop insisté jusqu'au début de son adolescence. Le jeune homme avait toujours respecté l'interdiction de son père, se disant que s'il détestait autant les pokémons c'était qu'il y avait bien une raison à cela. Un soir d'hiver, alors qu'il entrait discrètement dans le bureau de son père sans que celui-ci ne le remarque, il tombait sur la photographie d'une femme qu'il n'avait jamais vue auparavant. Inconsciemment son coeur se serrait, il devinait sans vraiment le savoir qui était cette mystérieuse femme. Sa mère. Bien qu'Erik en fut certain, il allait tout de même poser la question, déterminé à connaître la vérité. Son père, pris de court, n'arrivait même pas à faire au moins semblant de se fâcher. Un soupir mélancolique s'échappait des lèvres de l'homme alors qu'il prenait la photographie des mains de son fils. Oui, c'était bien sa mère, cette femme que le garçon n'avait quasiment pas connue et dont il ne gardait aucun souvenir conscient. Il lui avait fallu tant d'années pour que son père se confie à son sujet, qu'il lui apprenne qu'elle était morte dans un accident mêlant des pokémons. A ce moment là son esprit s'était flouté, essayant d'assimiler toutes les informations que son père lui avait dissimulé jusqu'alors. Il entendait vaguement les mots Gravalanch, Mont Sélénite et accidents, que sa mère avait laissé sa vie à ce moment là. Tout ce qu'Erik retenait vraiment c'était que son père avait eu peur toutes ses années et que sa lâcheté l'avait privé d'une enfance normale. Si son père ne c'était pas fâché à l'évocation tardive de cette photo qu'il aurait peut-être voulu garder secrète, l'adolescent lui se sentait bouillir.

Il lui en voulait beaucoup, de ne lui avoir rien dit, de lui avoir interdit tant de choses normales, à cause d'un accident tragique. Un accident était bien ce qu'il était : Aléatoire et mal fortuné. A cause des non dits il avait grandi avec une jalousie et une haine qui ne lui appartenait pas. Le pire pour lui ? Malgré tout ça et les explications et les secrets éclatés, son père n'en démordait pas : Il refusait catégoriquement à Erik d'approcher les pokémons ou d'avoir des contacts avec.

Le professeur Chen, sous la demande de son père, refusait aussi de lui confier un pokémon à l'instar des jeunes de son âge. Pas que le vieil homme approuvait mais il ne pouvait pas aller à l'encontre d'une demande parentale. Erik avait eu beau insister auprès de lui, Prof. Chen restait un homme droit et même si ce choix l'affectait, n'avait jamais plié aux insistances du garçon.

Erik découvrit vers le milieu de son adolescence une manière beaucoup plus simple de se procurer un pokémon, défiant alors à la fois la loi de son foyer et surtout la Loi avec un grand L. Le vol de son premier pokemon, discrètement chapardé la nuit, à un campeur qui n'avait pas prêté attention à ses affaires, lors d'un voyage scolaire. Il avait gardé secret l'objet de son vol, sans même regarder ce que contenait la pokéball, pris de doutes et d'une peur qui lui tordait les boyaux. Son premier pokémon, qu'il devait absolument cacher à son père. Il mis plusieurs semaines avant de se décider de regarder ce que contenait la pokéball. Lorsque la rencontre entre le pokémon et lui se fit, il lu l'incompréhension dans le regard du pokémon et la méfiance. Rapidement, il inventait un mensonge pour avoir le pokémon de son côté, comme quoi son dresseur l'avait abandonné et qu'il l'avait trouvé dans la plaine, sans aucune présence autour.

Malheureusement la supercherie fut découverte alors que son père qui rangeait la chambre d'adolescent de son fils, trouvait la pokéball par hasard. Erik se souvint qu'il avait passé un très mauvais quart d'heure et qu'il ne revit plus jamais cette pokéball. Il ne su jamais ce qui était advenu du pokémon, et son père se fit encore plus strict et lui interdisait désormais toute sortie, même scolaire. Il vécu une année terrible qui ne fit qu'intensifier la haine et la jalousie pour tous les dresseurs qui chérissaient leurs pokémons.

Le soir de ses 17 ans Erik prit une décision qui changerait sa vie et il en était bien conscient : Il fuguait de chez lui pour ne jamais y revenir. Il avait entendu parler de cette team, la team rocket, qui sévissait partout dans Kanto. Ils faisaient la seule chose que Erik avait déjà faite en rapport aux pokémons et qu'il se sentait à nouveau capable de faire : Voler les pokémons des autres. Chercher des sbires de la team rocket afin de les attraper n'était pas une chose facile, en revanche lorsqu'on cherchait pour y rentrer, ils savaient très bien se montrer au moment voulu. Pourquoi l'avaient ils pris en tant que sbire ? Car lorsqu'Erik avait répondu à la question sur sa motivation à joindre leurs rangs, il avait sorti la première chose qui lui était venue à l'esprit, totalement spontanée et avec une certaine haine dans la voix : "Si je ne peux pas avoir mon propre Pokémon, personne ne devrait en avoir." Rancunier, jaloux. C'était assez pour convaincre qu'il serait un bon petit soldat. Il devint rapidement assez bon, avec un peu d'entraînement. Il volait sans état d'âme, particulièrement aux proies faciles, c'était à dire les enfants qui venaient de recevoir leurs pokémons. Des petits larcins faciles mais sans grand intérêt pour la team qui souhaitait accumuler des pokémons plus rares et plus forts. Qu'à cela ne tienne : S'il fallait qu'il s'attaque à plus gros, il le ferait. Jusqu'à maintenant il n'avait jamais vraiment gardé de pokémon pour lui.