Minuit sonnait. Pourtant, impossible de trouver le sommeil. Tout le monde dormait dans la maison. Dire que c'était la dernière fois sans doute que je dormais dans cette chambre. Tant de souvenirs sont entassés ici. Les nombreuses fois où je jouait avec Ponchien et Nirondelle, les Pokémons de la maison, où même avec des gens de passage.
Il faut dire que la ferme de mes parents était assez réputé dans le coin pour produire un lait d'exception. Le secret de mon père ? De l'amour et de la bonne humeur, c'est ce qu'il m'as toujours dit. Au final, c'est peut-être lui qui m'a procuré le rêve que je veux réaliser : devenir un grand éleveur Pokémon. Plusieurs membre de ma famille m'avaient toujours dit :  " Mais enfin, tu n'as pas mieux comme rêve ? Tu pourrais être Dresseur, Coordinateur, ou même Professeur, vu tes connaissances !"
Certes, mais ce n'est pas ce que je voulais; heureusement, mes parents m'ont toujours soutenu, et n'étaient pas si surpris lorsqu'il y a deux mois, je leur ai annoncé ma volonté de partir faire le tour du monde afin de réaliser ce rêve. Je les sentais tristes que je décide de partir, mais fiers du fait que je veuille m'ouvrir au monde.
Je ferais mieux de dormir. Demain je prend tôt le bus pour Volucité, où j'embarquerai seul pour le début du voyage. J'avais décidé avec mes parents de commencer mon voyage à Kanto. Enfin "décidé", cela résultait plutôt d'un tirage au sort parmi une dizaine d'autres endroits.... J'espère juste que je sais plus confiant sur la route qu'ici.

Il était alors 7h quand je me réveillais. J'entendais déjà ma mère qui préparait le déjeuner dans la cuisine. Décidément, elle n'était vraiment pas douée pour préparer à manger calmement. Et à mon avis, le stress de me voir partir n'avait du rien ajouté. Tel que je la connais, elle n'avait pas dû fermer l’œil de la nuit. Sa façon de toujours se sentir obligé de s'occuper de moi était sans doute la chose qui allait le plus me manquait.
Je m'habillais alors tranquillement avec ce que je pensais être le plus adapté, mais au final, cela ne changeait pas tellement que d'habitude : jean noir, polo blanc et chemise marron. A force de m'habiller ainsi, on aurait pu penser qu'il s'agissait d'un uniforme de lycéen. Je pris également mon porte bonheur, une écharpe fine, tricotée main par la doyenne du village de la Forêt Blanche, juste à quelque pas de la maison. Elle était très gentille et elle aussi m'avait encouragé à poursuivre mon rêve.
Je descendais dans la cuisine juste après avoir fini, et Ponchien me sauta alors dessus. Sacré Pokémon, il sentait que je partais, sans même que je lui ai vraiment dit. J'ai décidément encore beaucoup de chose à apprendre sur eux avant d’espérer devenir un éleveur digne de ce nom.
"Bien dormi ? ". Je relevais la tête et vit que ma mère me regardait comme si j'allais disparaître pour toujours. Je lui répondit alors : "Tu sais je ne pars pas pour toujours . Et puis j'ai mon Pokématos afin de vous appeler si jamais." de manière franche. Même si elle voulait juste prendre soin de moi, son emprise était devenue plus importante ces deux derniers mois.
"Tu as reçu une lettre" reppliqua-t-elle alors de la même façon. Intrigué, je regardais le courrier, et vit qu'il y avait effectivement une lettre qui m'était adressé. C'était étrange, car jamais personne ne m'envoyais de courrier, ou alors c'était très rare. Sur le cachet était gravée la lettre K . Je l'ouvris puis lut alors à haute voix pour que ma mère l'entende aussi.
" Cher Sissi ,
Alors c'est le grand jour ? Il faut bien que chacun vole un jour de ses propres ailes ...
Hein ? Comment je peux savoir ça ? Mais enfin, je suis quand même le professeur en charge de la région.
C'est mon travail d'être au courant de tout les choses de ce genre . J'ai déjà prévenu le professeur de la région de Kanto.
Il s'appelle Chen et réside à Bourg palette, dans son laboratoire, tu ne pourras pas le rater dans une si petite ville.
C'est lui qui te donneras ton premier Pokémon. Je suis de tout coeur avec toi.
Mes amitiés,
Keeteleria."
Et bien ça pour une surprise. Le professeur Keeteleria était peut-être venu 5 ou 6 fois en 18 ans à la ferme pour ses recherches, je ne pensais vraiment pas qu'elle saurait que je partait aujourd'hui pour Kanto
"Dépêche toi de déjeuner, le bus va bientôt passer ! ". Malgré sa brutalité pour me sortir de mes pensées, j'étais persuadé qu'elle voulait que cet instant ne s'arrête pas, et que je reste pour toujours dans cette maison.
Je pris alors les tartines au miel sur la table et les avala avec dégustation. Ça n'avait beau être que des tartines au miel, le fait qu'elle soient déjà prête suffisait à me remplir l'estomac Je finis donc mon déjeuner et me prépara pour le départ.
Mon sac préparé la veille contenait vraiment le strict minimum : un sac de couchage, deux jeans, deux chemises et deux polos, et une veste pour les journées froides. Également un peu d'argent et de nourriture pour le prix des transports. Sans oublier le plus important, un guide sur la région de Kanto. En terrain inconnu, il faut vraiment être bien préparé.
Alors que je me dirigeais vers la porte d'entrée, mon père rentrait justement. Comme chaque jour il se levait tôt pour traire les Écremeuh. Ma mère se mit alors près de lui.
Ils me regardait tous les deux, les yeux pleins de tristesse. Détestant ce genre de moment, je leur dit " Hé je vais pas mourir non plus ! Ne vous inquiètez pas tout se passera bien ! Et c'est promis, dès que j'arrive à Kanto, je vous appelle."
Je sortit alors de la maison. Au bout de l'allée, devant le grand portail, je les vit tous les deux me faire signe, et je leur rendit. Puis je me dirigeais d'un pas décidé vers l'arrêt de bus. Le voyage débutait enfin !

La suite au Laboratoire du Professeur Chen